_AlertIE

Qualité de l’air intérieur : le contrôle de la ventilation a son référentiel : 22/03/20

Interview de Jean-Michel Catherin, dirigeant de Testoon. Article et interview réalisé le 22 mars 2020 par notre partenaire amélioronslaville.com, signé Benjamin Taïs

Sur quels éléments peut-on agir pour améliorer la qualité de l’air intérieur ?

La qualité de l’air intérieur est affectée par trois facteurs :

  • les émissions de polluants internes à l’habitat, liés à l’utilisation de matériaux et des produits d’entretien (les formaldéhydes et autres COV* émis par les colles, solvants et vernis par exemple).
  • les émissions externes telles que les particules fines et le benzène, majoritairement issues des automobiles ou de certains commerces et usines.
  • les défauts de ventilation, qui dégradent l’évacuation des émissions de CO2 issues de la respiration humaine et le remplacement de l’air par un air plus sec et moins chargé en CO2.
  • Si un premier levier d’action consiste à limiter l’utilisation des produits et matériaux polluants au sein du logement, c’est avant tout sur la performance de la ventilation que se joue la qualité de l’air intérieur. D’un point de vue sanitaire, pour se sentir bien dans un appartement, il faut viser une température comprise entre 18 et 23°C, un taux d’hygrométrie de 40 à 60 % et un taux de CO2 en dessous de 1 000 PPM. La réglementation exige quant à elle des débits d’air extrait minimum. Or, 60 à 70 % des VMC ne sont actuellement pas aux normes.

Comment contrôler le bon fonctionnement de la ventilation ?

Le bon fonctionnement de la ventilation dépend de la qualité de son installation, de son dimensionnement, de la perméabilité du réseau et de son entretien. Avec l’appui du Ministère de la Transition Écologique, l’Ademe et le CEREMA** ont élaboré un protocole de référence à partir d’un état des lieux des pratiques existantes. Baptisé Promevent, il restitue toutes les bonnes pratiques sous la forme d’un guide d’accompagnement. C’est aussi une première brique essentielle qui pourrait amener à une future réglementation sur les contrôles.

Le protocole Promevent détaille quatre grandes familles de contrôles :

  • la pré-inspection, qui consiste à faire le bilan de l’installation existante.
  • les vérifications fonctionnelles, réalisées sur site et qui concernent l’état et le fonctionnement des composants du système de ventilation. Cette partie est composée de 40 fiches, soit autant de configurations observées.
  • les mesures fonctionnelles aux bouches, où l’on accède uniquement à la partie visible. Le protocole défini les différents types de mesure et de matériel de mesure.
  • la mesure spécifique de perméabilité à l’air des réseaux, qui se concentre sur les conduits de ventilation et leur étanchéité.

Quels sont les outils de mesure préconisés ?

Le protocole défini les appareils nécessaires à ces contrôles et leur niveau de performance. En ce qui concerne les mesures fonctionnelles, on utilise principalement des anémomètres pour mesurer la vitesse du flux d’air, associés à un cône pour canaliser ce flux au niveau de la bouche. Il existe des anémomètres à hélice, qui nécessitent un minimum de débit pour fonctionner ou encore des anémomètres à fil chaud, permettant de mesurer des débits faibles. Le protocole Promevent définit pour chaque cas de figure le matériel adéquat. Pour les ventilations à double flux, des équipements plus précis sont nécessaires.

Le contrôle de la perméabilité à l’air permet quant à lui d’identifier les pertes du réseau et d’ainsi éviter le sur-dimensionnement de l’installation, responsable d’une altération de l’efficacité énergétique du système. On procède alors à des tests d’étanchéité en mettant le réseau sous pression avec un appareil de mesure de l’étanchéité du réseau, à l’instar du DP700 de Wöhler, qui détermine la classe d’étanchéité du réseau.


* Composés organiques volatiles
** Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement